Passeport grec de réfugié = soins médicaux complets en Allemagne?
Non. Les réfugiés enregistrés en Grèce peuvent demander un passeport bleu de réfugié qui les autorise à se rendre sans visa dans d’autres pays d’Europe, y compris l’Allemagne, pour 90 jours maximum, mais uniquement s’ils ont assez d’argent pour le séjour et le voyage de retour. Et même alors, ils ne peuvent bénéficier de services médicaux complets ni de l’asile en Allemagne.
Une rumeur circule à Athènes : « De nombreux réfugiés demandent ici un passeport bleu de réfugié portant en couverture“ Convention de Genève de 1951 ” », indique‑t‑on sur place à l’UNHCR, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. « Ils pensent qu’une fois le passeport obtenu, ils pourront se rendre légalement en Allemagne et, à leur arrivée, avoir immédiatement accès à des services médicaux complets ».
Cette histoire présente un grave défaut : elle n’est vraie qu’en toute petite partie. Les réfugiés enregistrés porteurs d’un passeport délivré par un État membre de l’UE peuvent effectivement voyager dans l’Union européenne sans avoir besoin d’un visa, mais uniquement s’ils remplissent les conditions d’entrée : ils doivent prouver qu’ils ont assez d’argent pour couvrir leurs dépenses pendant le séjour et pour le voyage de retour vers leur pays de résidence, c’est‑à‑dire la Grèce. Et même s’ils sont admis à entrer en Allemagne, ils constateront que les « services médicaux complets » ne constituent qu’une rumeur : en Allemagne, les réfugiés qui voyagent avec le passeport « Genève 1951 » sont exclus des prestations sociales – par la loi.
Entrer en Allemagne sans ressources financières suffisantes et dans l’intention d’obtenir un traitement médical aux frais du gouvernement est illégal et peut avoir des conséquences judiciaires. En règle générale, seul un titre de séjour de longue durée donne droit à l’intégralité des prestations sociales et médicales. Les personnes qui entrent en Allemagne sans ressources financières suffisantes ne peuvent recevoir des soins médicaux qu’à un niveau absolument minime, ne correspondant en rien aux prestations sociales normales dont bénéficient les résidents.
Les réfugiés enregistrés en Grèce doivent savoir que le système médical grec leur offre des premiers soins gratuits.
Pas de raccourci vers l’asile en Allemagne
Point très important : les réfugiés se rendant en Allemagne ou dans un autre pays d’Europe grâce au passeport bleu de réfugié doivent aussi savoir qu’ils ne pourront pas y demander l’asile. S’ils le font, leur demande sera immédiatement rejetée et ils seront sommés de retourner dans le pays où ils ont été enregistrés comme réfugiés, c’est‑à‑dire la Grèce. S’ils ne quittent pas d’eux‑mêmes l’Allemagne, ils pourront être renvoyés de force.